Bolivie – Nouvel an 2014 à Sucre
Chers internautes,
Avançons doucement mais sûrement… Après deux semaines passées à La Paz et cinq jours dans le bassin amazonien à Rurrenabaque, nous avons continué notre périple bolivien, direction Sucre, la capitale constitutionnelle, et ce accompagnés de Stav et Juliane, un couple d’allemands rencontré la veille de notre départ de La Paz.
En bref, voilà comment ça s’est déroulé. Pianotant sur notre ordinateur dans le salon commun de l’hôtel Sagarnaga à La Paz, Juliane nous a abordé poliment en nous demandant si elle pouvait visualiser son DVD de la Route de la Mort dont elle était très fière, elle, si peureuse des sensations fortes. De fil en aiguilles, nous nous sommes retrouvés à faire connaissance et à réaliser que nos plans étaient quasi-identiques et qu’au premier feeling hyper positif, nous pouvions au moins nous suivre pour célébrer le nouvel an à Sucre ensemble. Réservation du même hôtel, achat de billets de bus (14h de bus cama, 135Bs/pers, env. 13,50€) et dans la foulée, nous nous retrouvions donc à l’Hostal Casarte Takubamba le 31 décembre 2013.
Bonne année 2014 !
Sucre (prononcé Soucré) est donc la capitale constitutionnelle de la Bolivie. En total contraste avec La Paz, Sucre est une charmante ville, soignée, aux murs blancs et à l’air sain. Arriver dans cette ville de 260 000 habitants et comme une bouffée d’oxygène après deux semaines dans une La Paz étouffante où tout est pollué.
Dans notre charmante auberge aux airs de galerie d’art, nous retrouvons le soleil et rencontrons à nouveau des voyageurs de la terre entière, tous présents pour la même chose : fêter le nouvel an 2014 à Sucre. Indiens, anglais, brésiliens, hollandais, allemands, nous rencontrons de grands voyageurs, certains parfois très bizarres, d’autres dont on se sent tout de suite très proches. Nous découvrons très vite que Stav et Juliane, avec qui nous semblons partager beaucoup de points communs, sont cependant loin d’être ponctuels ! En attendant Juliane qui n’en finit pas de se préparer, nous partageons quelques bières avec Stav ainsi que tous ces jeunes et moins jeunes arrivés tout juste des quatre coins de Bolivie ou d’ailleurs, pour célébrer cette grande fête internationale.
C’est seulement à 21h bien passées que nous décidâmes de sortir, le ventre vide et la tête déjà bien chargée d’alcool. Prêts à casser la tirelire pour ce repas du nouvel an exceptionnel, on a très vite réalisé que la plupart des restaurants étaient déjà à la fin de leur service (oui, en Amérique du sud, on ne trouve pas partout des commerces ouverts jusqu’à pas d’heure). Qu’à cela ne tienne, on trouvera un petit boui-boui pour acheter des hamburgers ou plutôt de l’huile au goût hamburger-frites. Et au total, nous aurons dépensé 40Bs à quatre pour ce repas de la Saint Sylvestre (soit environ 4€, qui dit mieux ?).
The place to be pour les douze coups de minuit, la grande place de la ville. Tous les locaux sont réunis ici, on y trouve des stands photo pour immortaliser l’instant présent sur un décor kitchou, l’année 2013 qui s’achève. On trouve également des stands qui vendent cidre (qui pique), cotillons, chapeaux et autres accessoires pailletés pour célébrer l’an 2014. Des feux d’artifices sont tirés à droite et à gauche de manière un peu anarchique et sans aucune sécurité. D’ailleurs, dans un moment d’euphorie, nous sommes témoins d’un accident quelque peu prévisible : une jeune fille se prend un feu d’artifice en pleine face (sympa, hein? ). La scène déclenche aussitôt un petit mouvement de panique quand cette dernière lâcha dans la hâte le feu allumé qu’elle s’apprêtait à tirer. Ajoutez à ce genre de situation, une drôle d’ambiance super sobre et assez calme et silencieuse, et vous obtenez un cocktail de nouvel an assez dépaysant et loin de notre ambiance occidentale dévergondée : des gens calmes partout qui errent dans l’attente d’un truc de fou qui n’arrivera jamais. Bref, à minuit, aucun décompte, et nous sommes là nous quatre, à créer notre propre ambiance en lançant un décompte pompédeup devant tous ces locaux amusés devant notre engouement.
Une fanfare pas du tout en rythme plus tard et nous étions dans les rues, à ne pas trop savoir ni quoi faire, ni où aller quand au détour d’une ruelle, nous nous sommes retrouvés devant le Florin, une boîte où pour 100Bs par personne (env. 10€), nous avions l’entrée et trois consommations offertes. Lieu franchement très sympa où nous avons retrouvé tous les backpackers de la ville venus se déhancher sur la musique à la fois occidentale mais aussi latine. Il y en avait pour tous les goûts et pour toutes les cultures même si du côté des locaux, il y avait plus de prostituées se faisant passer pour des jeunes filles naïves ouvertes au dépaysement, que de jeunes gens en mal de fête.
Bref, notre nouvel an était vraiment cool.
Mais sinon, à Sucre, on y fait quoi ?
Sucre, capitale constitutionnelle, remplie de cabinets d’avocat, vous offre musées et petites balades dans une jolie ville, encore plus agréable lorsque le soleil brille. Située bien plus bas en altitude que La Paz, il y fait vraiment bon et aller se balader au Mirador un après-midi de ciel bleu, avec des copains allemands hyper cools, ça n’a pas de prix. Alors petites bières autour de discussions sur tout et n’importe quoi, on parle de psychiatrie, d’homosexualité, de relations familiales… tout ça pour se rendre compte qu’en tant que jeunes européens qui ne parlent pas la même langue, on se sent quand même très proche.
Prolonger son droit de présence sur le territoire
Sucre, c’est le lieu où nous avons fait étendre notre droit de présence sur le territoire. A notre arrivée du Pérou, on nous a tamponné une autorisation de présence sur le territoire de 30 jours (renouvelable). Pour ce faire, la démarche est hyper simple et fut pour nous assez rapide. Il suffit de se rendre avec son passeport et une photocopie de ce dernier à l’adresse suivante :
Migración Calle Argandoña, 4 SUCRE Bolivia
En deux temps, trois mouvements, nous étions en règle et pouvions rester 30 jours supplémentaires en Bolivie.
Direction Potosi
Sur la même longueur d’onde, à ce moment de notre voyage en Bolivie et après avoir dégusté de très bons Saltenas/Empenadas, avec Stav et Juliane, on a pris la décision de voyager quelques jours supplémentaires ensemble. Après Sucre et notre nouvel an passé tous les quatre à manger des hamburgers dégueux à se déhancher sur de la musique americano-latine, nous décidâmes d’emprunter la même route et de se suivre au moins jusqu’à Potosi, où se trouvent les dernières mines d’argent du pays. Anciennement ville la plus riche d’Amérique du sud, Potosi a perdu toute sa grandeur en même temps que ses mines d’argent se sont épuisées. Aujourd’hui, Potosi est une ville fantôme dont le seul intérêt touristique demeure dans la visite de ses mines. Dans la mesure où Arou, bien trop flipée par la mention du formulaire stipulant « vous avez pleinement conscience de la possibilité d’accident mortel dans les mines », nous avons décidé de ne pas nous y rendre. Ceci dit, Stav et Juliane y sont allés (en nous laissant tout de même des noms à contacter si besoin) et sont revenus, heureusement, sains et saufs !
Du coup, à Potosi la ville fantôme, rien à faire de bien excitant. Arou sera allée pour la première fois chez le coiffeur en dix mois. Hormis un prix dérisoire pour la coupe (20Bs, env. 2€), l’oeuvre d’art fut un tantinet catastrophique. Un dégradé taillé au couteau de cuisine sur des cheveux sales mêmes pas lavés et d’un coup les pubs l’Oréal affichés en devanture sont parues tout de suite très mensongères… Mais bref, un coup de shampooing à l’hôtel et un élastique et le tout était corrigé.
Potosi fut donc pour nous une étape de repos, où nous avons planifié notre itinéraire pour l’Argentine et où nous avons pris la grande décision de… rentrer deux semaines plus tôt. Sur la fin de notre séjour et arrivés au bout de notre budget annuel, assister à l’ouverture du Carnaval de Rio nous semblait loin d’être raisonnable. Aussi, la fatigue psychologique du séjour en itinérance commençant à se faire ressentir, il semblait donc plus intelligent pour nous, d’avancer notre retour… aux grandes joies de nos mamans respectives.
Après Sucre puis Potosi, nous nous sommes, encore tous les quatre, rendus à Tupiza, le point de départ qui nous a conduit jusqu’au Salar de Uyuni, l’une des plus belles expériences de notre voyage. Mais le récit, c’est pour plus tard !
BONNE ANNEE 2014
Arou & Flo
Décembre/Janvier 2013/2014 :
Sucre
Bus La Paz-Sucre (bus cama) : 135Bs/pers (13,50€)
Hostal Casarte Takubamba, dortoir de 8 lits (cf. hostelworld.com) : 65Bs/nuit/pers (env. 6,50€)
Kultur Berlin (dortoir de 3 lits) : 60Bs/pers/nuit Potosi Bus Sucre - Potosi : 20Bs + 2,50Bs (taxes)/pers (env. 2,25€) Eucalyptus hostal (cf. hostelworld, chambre double) : 200Bs (env. 20€) Coiffeur : 20Bs/coupe (env. 2€)