Bad Blues Traveler
Chers internautes,
Celle ou celui qui vous affirme que voyager aussi longtemps n’est que pur bonheur magique, féerique et permanent, est un menteur ! Du moins en ce qui nous concerne…
Plutôt angoissés de nature, avant notre départ pour la grande aventure, nous nous demandions déjà ce qui, loin de chez nous et de notre quotidien, allait bien pouvoir nous chagriner pendant les moments de mou.
Bien sûr voyager est fantastique ! Ça vous forge la tête à l’aide de belles et bonnes choses, vous donne l’opportunité de relativiser les soucis d’occidentaux assez superficiels, vous introduit à la différence humaine et vous permet de l’accepter, vous apprend la valeur des choses ou en d’autres termes… vous permet de prendre 15 ans de sagesse dans la tête en une année seulement. Mais, malgré toutes les belles choses que nous voyons et les belles personnes que nous rencontrons, nous n’en devenons pas pour autant des sur-humains dénués de sentiments ou à l’inverse des camés complètement « roots » pourvus seulement d’émotions euphoriques, non.
Nous continuons simplement à ressentir les choses, de la même façon que nous le faisions, mais à l’autre bout du monde et ce de manière parfois décuplée. Dans un monde bien éloigné du nôtre, où repères et habitudes sont ébranlés, où la nouveauté est quotidienne et où notre niveau d’attention est à son paroxysme, nous en devenons « à fleur de peau » et sensibles comme des fillettes.
Tout ceci pour vous parler des tracas affectifs que nous avons pu connaitre durant nos premiers mois d’adaptation mais aussi du « blues » du « far from home » qui peut survenir quand vous voyagez loin de chez vous et dont vous avez peut-être déjà entendu parler ou déjà fait l’expérience.
Certains voyageurs et expatriés situent ce passage de tristesse une fois le 3ème mois achevé. Et BIM ! Nous y sommes !
En réalité, ce mal qui est loin d’être propre à chacun, ne survient pas seulement au 3ème mois du voyage mais aussi durant tous ces petits moments de rien, tous ces petits moments de vide, tous ces petits moments où, une fois la nouvelle expérience vécue, pliée et rangée bien au fond de nos cœurs et de nos têtes, tout revient à un niveau ZERO d’excitation, voire -1, -2, -3…
Ici, on parle à la fois du célèbre « mal du pays », mais aussi de la dépression post-truc-de-ouf euphorique, du mal-être je-suis-sans-domicile-fixe ou encore même de l’angoisse face à c’est-quoi-ce-truc-étrange-qui-m’est-inconnu… bref, tout un tas d’éléments bien différents mais qui contribuent ensemble au sentiment morose du « je-suis-triste-et-je-comprends-pas-trop-pourquoi ».
Prendre la décision de faire un tour du monde en un an ne se vit vraiment pas comme une année d’expatriation professionnelle à l’étranger. Lorsque tu pars faire le tour du monde, tes seuls points de repère, tes seuls points d’ancrage, seront ton sac à dos, ton conjoint (si tu pars en couple), les mails échangés avec tes proches et les quelques conversations saccadées sur Skype avec ton entourage.
Certes, voyager et se couper du quotidien allègent des tracas quotidiens : pas de voiture, pas de maison, pas de ménage, pas de course, pas de facture, pas de rendez-vous social ou professionnel à honorer… mais déséquilibrent, surtout si tu as eu l’habitude de vivre entourée d’un trop plein de tout et de n’importe quoi dans ta vie d’avant.
Alors quand tu es courageuse, téméraire et un peu tête brûlée, tu ne cherches pas, tu fonces dans le tas, prends les moments noirs comme des moments de fatigue, dors un coup et te réveilles un autre jour comme si tout ça n’avait jamais existé.
Mais… Quand t’es courageuse, téméraire, un peu tête brûlée et surtout psychologue de formation, à défaut de foncer dans le tas, tu te plonges pendant des heures dans un inconscient de voyageur en mal d’un on-ne-sait-trop-quoi… pour chercher le pourquoi du comment il t’arrive parfois, de broyer du noir en cours de route.
Bref, l’occasion était trop bonne pour moi de parler du ressenti humain et de se mettre à nouveau dans le bain de la vulgarisation psychologique. Dans cet article, je reprends donc ma plume à la première personne du singulier et tente d’exposer les différentes raisons qui, dans notre situation, mènent au coup du blues du voyageur.
Allo ? Quoi de neuf docteur ?
Les premiers désagréments qui surviennent lorsqu’on est en voyage et qui viennent souvent perturber un tout nouveau bonheur incroyable sont les soucis de santé. Bien heureux et bien rare le voyageur de longue durée qui échappe à la constipation, à la tourista ou aux allergies en tout genre. Bref, même à l’étranger et surtout à l’étranger, on est souvent très vite victime de petits maux physiques qui peuvent venir influer le moral et faire de tout ce qui était jusqu’à présent rose du marron caca et ce n’est pas peu de le dire. Pouah dégueu cette nana ! Oui dégueu mais réaliste, il faudra donc bien vous y faire, une fille même si elle fait pipi du jus de rose et fait caca du chocolat-nutella, peut souffrir de maux bien inconvenants.
Donc tout ça pour dire que lorsque vous souffrez de ce genre d’inconvénients physiques et que vous êtes cloués à camper près de vos toilettes à la turque, ça vous minimise et vous affaiblit profondément physiquement mais aussi psychologiquement. Car, quoi de plus réconfortant et revivifiant que d’être chez soi, à côté de ses toilettes nettoyées au canard WC, à deux pas de son médecin traitant et à pouvoir déguster un bouillon apaisant de « Chez Maman » ?
A l’autre bout du monde, la tâche est malheureusement différente et vous pousse à trouver d’autres moyens substituants au réconfort que vous pourriez plus facilement avoir chez vous, bien allongés au fond de votre canapé. Pour l’heure, nous n’avons pas trouvé de moyen pour nous consoler de ce genre de soucis. Ah si ! Nous plaindre ! Au grand désarroi de certains qui ne comprennent pas toujours comment la maladie et la chiasse peuvent être douloureuses dans des pays aussi paradisiaques que nous traversons. Eh oui, il semblerait que même les anges du paradis puissent tomber malades !
Et s’il ne pouvait y avoir que les problèmes digestifs qui puissent assombrir notre beau ciel bleu… Il n’y a pas plus tard que quelques jours, je me suis maladroitement blessée le pied en trébuchant sur une poutre. Tellement la tête dans les nuages que j’en ai oublié que j’avais un corps. Bref, le choc fut douloureux, mon ongle du gros orteil ne s’en remettra qu’une fois tombé, et c’est ainsi que nous restâmes bloqués à Kratie au Cambodge, où après avoir vu quelques dauphins d’eau douce, il n’y rien à faire. Exit le trek prévu dans le Ratanakiri (région du nord-est du Cambodge), exit les chutes d’eau, exit les lacs volcaniques… et bonjour à cette amère impression qui vous donne le sentiment propre d’être une tour en ruine à l’abandon. Allergies, démangeaisons, problèmes digestifs à répétition et me voici maintenant estropiée. A cet instant, est apparu le dilemme redondant suivant : « je fais le tour du monde, c’est extraordinaire, le Ratanakiri c’est extraordinaire, ce trek est extraordinaire, mon pied n’entre plus dans une chaussure, mais… je fais le tour du monde, c’est extraordinaire, le Ratanakiri c’est extraordinaire, ce trek est extraordinaire, mon pied n’entre plus dans une chaussure, mais… je fais le tour du monde, c’est extraordinaire, le Ratanakiri c’est extraordinaire, ce trek est extraordinaire, mon pied n’entre plus dans une chaussure, mais… » Je pourrais vous laisser des heures avec mes pensées, mais ce ne serait pas vous faire un cadeau. Donc, je coupe court et… hello frustration ! Vouloir mais ne pas pouvoir, pouvoir mais en fait ne pas pouvoir… Voici une contrariété inattendue supplémentaire qui mène à d’intéressantes réflexions dont le résultat mène toujours à la même échappatoire : faire avec, patienter, ravaler la vilaine sensation de boule dans la gorge et passer à autre chose. Comprendre : annuler le trek, oublier le Ratanakiri et se rabattre sur autre chose.
C’est quoi ce cafard ?
Non, ce n’est pas le cafard présent pour décrire mon humeur morose du moment. C’est bien le cafard, le vrai, le gros, celui d’Asie du sud-est, vous savez celui qu’ils mangent comme des crevettes, eux, les cambodgiens (t’enlèves les pattes et tu croques le reste)… celui qu’est là sous les draps !
On a beau être routard et avoir un petit budget, ceci ne nous rend pas plus tolérant à la saleté. Dans l’ensemble, je nous estime plutôt chanceux et pense que dans la plupart des guesthouses bon marché où nous avons séjourné, tout était plutôt propre. Mais, quand par malheur, et ça arrive, vous atterrissez dans un truc lugubre, royaume de la crasse et des insectes, vous prenez un très méchant gros coup sur la patate. Draps (probablement) pas nettoyés, mouchoirs usagés sous le lit, cuvette des toilettes (drôlement) foncée, IVNI en sur-nombre (insectes volants non identifiés) aussi bien à l’extérieur du lit qu’à l’intérieur du lit, et… j’en passe, vous :
1- empêcheront de dormir
2- empêcheront de marcher sereinement sur le sol
3- vous poussera à éviter tout contact avec les murs et tout autre objet de la pièce
4-vous donnera la sensation d’être sale même après une douche
5-vous contraindra à changer de logement le lendemain dès l’aube
Oui, nous sommes d’accord, à ces moments précis, on l’a ce foutu cafard, bien au fond du coeur tout gonflé qui nous fait regretter notre chez nous bien à nous. Et c’est maintenant que je fais coucou à ma copine Stéphanie qui se souviendra, en rigolant, notre passage éclair et très vite écourté au Safari Hotel d’Agra en Inde 😉
Quel jour on est au fait ?
Quand on voyage aussi longtemps que nous, on a tendance à oublier les jours de la semaine. Ici, on ne parle qu’en termes de dates (ex. « le 4 juin, nous devons franchir la frontière du Cambodge). La plupart des boutiques et des activités touristiques sont ouvertes le dimanche, ce qui rend la semaine occidentale « travail du lundi au vendredi et repos le week-end » nulle et non avenue. Nous vivons donc les jours de la semaine comme se suivant et se ressemblant, sans rythme ni repère.
Anecdote utile pour comprendre ce que j’essaye d’expliquer : les toutes premières pilules contraceptives mises sur le marché dans les années 1960 coupaient le saignement menstruel des femmes. Ces dernières se trouvaient souvent désorientées et mal à l’aise, ayant toujours été habituées à être rythmées par ces choses pénibles. Très vite, l’industrie pharmaceutique a mis au point des pilules permettant aux femmes de pouvoir gérer chaque mois leurs pertes de sang.
En d’autres termes, comme les petits bébés paniqués qui n’ont pas de rythmicité et de périodicité pour pouvoir se développer correctement ou comme un marin sur son bateau, désorienté et angoissé, qui ne trouve aucun phare à l’horizon pour se repérer, nous réalisons que nous vivons avec ce même manque de cadrage qui nous donne la plupart du temps l’impression d’être perdus. Et être perdus, ça angoisse, tentez l’expérience pour voir un peu.
Peut-être aurez-vous du mal à nous comprendre et je conçois qu’il est effectivement dur d’intégrer le fait qu’être en vacances sur une longue période n’est pas forcément une bonne chose.
Pour pallier à ce mal être, nous nous sommes inventés un travail et des obligations ! Le travail, notre blog, nos obligations, vous rédiger « en temps et en heure » des articles détaillés et des vidéos résumant nos expériences. On y prend bien sûr grand plaisir mais nous nous forçons également à « travailler » quand nous préfèrerions ne rien faire au soleil ou céder à la fainéantise larvaire qui pourrait nous être fatale. Cette simple activité nous ancre dans la réalité, nous redonne des repères et nous rappelle chaque jour le pourquoi du comment nous en sommes arrivés là. C’est bête mais ça marche et ça nous souffle chaque jour un peu plus d’air dans les voiles.
Taits-toi et mange ta (noodle) soup !
« Hum… tu verras, pendant ton voyage, tu goûteras à de si bonnes choses… »
Pour ceci, c’est tout simplement VRAI mais comme chaque bonne chose comporte un MAIS, il y a bien un MAIS.
… Mais comme nous voyageons pendant longtemps (on en n’a jamais assez de le dire), beaucoup d’habitudes alimentaires françaises finissent par nous manquer et lorsqu’on a faim, qu’on ne peut pas manger exactement quand on veut et qu’on est fatigué, la frustration peut devenir pénible et influencer notre humeur à en devenir irritables et sensibles. Pour jouer (ou pour se faire souffrir), en période de disette, on s’amuse à faire la liste de tous les trucs qu’on crèverait d’envie de manger, et pour vous faire sourire et vous faire manger à notre santé, on vous partage tout ça :
- Du bon vin rouge à déguster avec une savoureuse viande rouge
- Du fromage qui pue
- De la baguette de pain tout juste sortie du four
- Une fricassé de sanglier et du rôti de chevreuil du repas de la chasse
- Du bon foie gras du sud-ouest avec de la confiture de figues pour satisfaire nos goûts de luxe
- Un simple plat de pâtes, oui juste ça…
- Du chocolat au lait ou du chocolat noir ou du chocolat blanc, peu importe tant que c’est du chocolat !
- Du magret de canard cuit au barbecue avec sa sauce aux cèpes et ses patates sarladaises
- Une salade à base de laitue, tomates cerise, jambon de pays, feta, maïs et de vinaigre balsamique…
… Mais dans des pays en voie de développement, tu ne peux pas toujours varier ton alimentation et c’est souvent comme ça que tu te retrouves à manger l’aliment de base que sont le riz, le riz gluant ou les trucs à base de riz, matin, midi et soir. De quoi rendre ton fonctionnement digestif un peu problématique pendant un très bon moment et donc enclencher les problèmes médicaux abordés précédemment. La boucle est bouclée et dans un autre contexte j’aurais probablement commenté en disant « que la nature est bien faite » mais là… non.
… Mais quand la communication est limitée, qu’aucun parti, client comme commerçant, ne partage un même langage, le seul truc que tu mangeras c’est une « noodle soup » car c’est tout ce qu’ils comprennent et tout ce que t’es foutu de demander. Et voilà comment manger, matin, midi et soir une Noodle Soup dont nous sommes devenus d’ailleurs des grands experts du goût du bouillon. Manger toujours la même chose, pour nous occidentaux qui avons l’habitude de varier notre alimentation, peut malheureusement vite devenir contrariant, entraver le plaisir à manger et donc influencer le moral. CQFD.
… Mais quand t’as faim et que tu dois faire attention à ton budget, tu ne peux pas dévorer tout ce qui se trouve sur le menu. Et voilà qu’apparait l’enfant qui est en toi, le Rémi sans famille, la princesse Sarah, l’enfant des rues qui te réclame à manger et à qui tu es obligée de répondre « tu te contenteras de ça pour aujourd’hui ». Frustration, énervement et tristesse sont souvent les résultats de ces vilains moments. Moments qui auront fait perdre à Flo près de 6kg, et quant à moi… euh, laissez tomber il me faut bien plus que ça pour perdre du poids. Bref, combien de jeunes et de vieux voyageurs avons-nous rencontré ? Nous avouant ne manger qu’une seule fois par jour pour tenir leur budget. Marc, un anglais, nous racontait qu’au cours de son voyage il avait été amené à rencontrer un jeune de notre âge qui, lorsqu’il avait faim, buvait des litres d’eau chaude pour se couper l’appétit. Ce à quoi je me suis dit « mais à quoi ça rime tout ça au juste ? ». Voyager avec un petit budget, une nouvelle méthode malsaine pro-ana ? Un tantinet révoltée contre ce genre de comportement que je juge idiot et à partir de cet instant, j’ai préféré opté pour le deal suivant : moins d’activité touristique, moins d’alcool et plus de marche à pied pour éviter de prendre les transports et… manger à notre faim !
Vous aurez donc compris que l’oralité occupe partout, et pas seulement en voyage, une place immense dans le plaisir. Au contrôle de votre alimentation, dans votre chez vous avec un accès facile à la nourriture diverse et à profusion, vous ne réalisez peut-être pas combien la nourriture influe sur votre moral. Quoi que… les troubles du comportement alimentaire ne sont-ils pas devenus l’un des grands malheurs de notre société occidentale ? A vos réflexions… prêts ? Mangez !
Bonjour – Au revoir
Précédemment sur Rock-and-World.net, nous vous parlions du fait qu’un backpacker n’est jamais seul. Ceci est plus ou moins vrai selon le pays dans lequel vous êtes mais à vrai dire, il est toujours possible de faire des rencontres sympas et pourquoi pas même se greffer à quelques voyageurs pour faire un bout de route ensemble.
Avant d’aller plus loin, nous noterons le fait que voyager en couple n’est pas la même chose que voyager seul ou entre ami(e)s célibataires. En couple, et nous l’avons aussi souvent remarqué chez d’autres binômes, nous sommes plus souvent dans une bulle d’auto-satisfaction qui ne nous pousse pas à nous sociabiliser en permanence. Quant aux autres et on le reconnait, ils sont souvent ceux qui instaurent les ambiances de rencontre et d’association.
En ce qui nous concerne, nous traversons diverses phases, celles où nous nous suffisons à nous-mêmes et celles où nous nous sentons bien seuls et recherchons la compagnie de nos semblables. Et dans ces dernières, la descente est souvent aussi douloureuse que la montée est euphorique. Je m’explique. Vous rencontrez des gens sympas, intéressants, attachants. Vous rigolez, partagez de bons moments, avez des conversations philosophiques sur le monde, vivez des expériences incroyables ensemble, puis le jour d’après, chacun de son côté nous continuons notre route sans parfois même un Adieu.
Pour la grande sensible que je suis, ce que j’appellerais ces « rencontres détachées » ne sont pas souvent simples à gérer. Certains trouveront ça beau et ça l’est mais… pour ma part… je reconnais également avoir un certain problème avec les séparations. Malheureusement, je ne fais pas semblant d’aimer les gens que je rencontre et ne peux m’empêcher d’être triste à leur départ. C’est la vie, ça fout le cafard mais c’est comme ça.
Vivre d’amour et d’eau fraîche (et de quelques noodle soups) n’est pas possible. L’homme est sociable par nature et en voyage itinérant pendant un an, il est vrai qu’il est assez difficile de créer un cercle affectif stable ailleurs que chez soi, voire même impossible. Contrairement aux expatriés qui établissent domicile loin de chez eux certes, mais à un point fixe, nous ne pouvons pas nous faire d’amis avec qui nous pourrions échanger quotidiennement. Pour pallier à tout ce manque, nous restons connectés à la toile géante de l’internet, eh ouais !
« Mais comment aurais-tu survécu au 17ème siècle ? Sans internet ? Demande la mère avec inquiétude ? »
« Eh bien, j’aurais fait une dépression et pis c’tout ! »
Bref, nous ne pensions jamais en arriver jusque-là mais Facebook, Google, Skype… représentent à eux tous une porte pour rester en lien avec tous les gens que nous aimons et nous en sommes très heureux. Bah oui, nous sommes bien les enfants de notre génération, que voulez-vous ? Nos familles et nos amis restent, malgré notre formidable voyage à l’étranger, notre quotidien et nos points de repère. Au point où il arrive des moments où restant sans nouvelle pendant plusieurs jours, nous avons le sentiment pénible que la vie est en suspens. Tatata, vilaine dépendance ! Mais une fois seuls dans notre chambre, après avoir épuisé tous nos sujets de conversation, à part se regarder dans le blanc des yeux, parler à d’autres gens peut faire du bien. Bon d’accord, tout ça pour vous avouer que… vous nous manquez…
Arou et Flo, fugitifs en fuite !
Voyager en mode routard sur un an comporte des avantages et des inconvénients. Nous ne nous attarderons pas sur les avantages, tous les autres articles de ce blog en parlent ! Concentrons-nous un peu sur le négatif, voulez-vous ?
Pour faire simple, imaginez-vous ne jamais rester plus de 4 nuits à un même endroit et d’avoir le sentiment qu’un compte à rebours est lancé dès votre arrivée dans une nouvelle ville. Pour corser le tout, une petite voix vous susurra sarcastiquement à l’oreille : « dépêche-toi t’as un train à prendre, dépêche-toi t’as qu’un visa d’un mois, dépêche-toi de profiter ce n’est qu’un an, dépêche-toi t’as pas tant de temps que ça pour être heureuse ». Cette façon de vivre est excitante mais pas toujours amusante surtout quand nous sommes fatigués. C’est pourquoi, il est important de prévoir des jours à ne rien faire, absolument ne rien faire. Ça vous préservera du burn-out du voyageur.
Après ces trois premiers mois, nous devenons donc des pros de l’empaquetage d’affaires à vitesse rapide et commençons petit à petit à rêver d’un vrai chez nous un peu plus stable…
Allô Maman, bobo ! Pas de maison, pas de foyer, tu ne peux même pas aller « pleurer chez ta mère »
Cerise sur le gâteau, et comme nous parlons de famille, de maison, de souffrance et compagnie… quand vous associez le tout un soir d’ennui, ça vous met la larmichette à l’œil. Première personne que vous cherchez à contacter : votre mère ! Manque de bol, on est lundi, il est 15h en France et tout le monde bosse. Sacre bleu !
Plus qu’une solution, après avoir philosophé pendant des heures avec Flo, écrire ! Raconter tout le mal qui peut nous affecter. Le sortir de l’intérieur pour le mettre à l’extérieur, sur une page qui ne sera plus jamais tout à fait blanche. Ecrire pour vous montrer ce que c’est aussi de voyager. Ecrire pour enseigner. Ecrire et se relire, pour apprendre et se comprendre. Et puis… relever la tête de cet ordinateur, siroter une gorgée de « chocolate shake », regarder l’horizon, voir la mer du Golfe thaïlandais et ses vagues déchaînées en cette période de mousson, et se faire la réflexion que c’est quand même sacrément beau ! Puis… finir par se rappeler que c’est pour tout ça que je fais tout ça…
Arou qui va très bien
Coucou vous deux, je vois que c pas le top en ce moment! Pour nous c bientot la fin, snif!! retour à la vie ordinaire!! on continuera à suivre votre grand voyage.
bref je voulais dire que je suis d’accord à 100% avec tout ce que t’as dit. mais puis je rajouter 2 ptit truc?
first one, la conversion en euros!!! tout le monde en a fait l’experience avec le franc, sauf que dans notre cas il y a les roupies, les bath, les ringit, les kips, les reals(pas ceux de Madrid), les dollards(US, HK, CN, AU), les dongs, et les yuan…bref c un joyeux bordel dans nos tetes!
et la seconde, celle pour laquelle je suis bien content de vivre en france: la négociation!!!!!!!!!!
c tres marrant, fun au debut!! mais ca devient tres c***** au quotidien!!!! par exemple vous avez envie d’une petite bouteille d’eau : bonjour c combien ?
il dit : 30cents vous répondez : 15 cents
il redit : 25 cents vous répondez : RIEN , vous partez!!!
il crit : 20 cents vous répondez : toujours RIEN !!
il crit(plus fort car vous etes à 20m !!) : ok pour 15 cents
vous revenez car il fait 40° et vous mourrez de soif!!! et surtout vous ne voulez pas recommencer avec le suivant!!! vous payez , vous repartez, et vous pouvez enfin boir trankil votre petite bouteille d’eau. et vous recommencez de meme pour…..TOUT!!! (logement, nourriture, transport, souvenirs…), bref, on se rappel et se dit : quelle chance on a de voyager
MAIS on est pas si mal chez soi en fait!!!
C une des raison pour laquelle j’aime voyager, et passer moins de temps à me plaindre une fois rentré, car oui je suis francais!! les francais sont des ralleurs!! donc je suis un ralleur!! en tant que psy et grande voyageuse tu reconnaitras de qui est cette analyse!!
je vais m’arreter là, et vous faire des gros bisous de notre part à tous les deux, on pense tres fort à vous, prenez soin(s) de vous! see you soon…
Guillaume et Anne
Hello les copains !
Qui était donc aussi mieux placé que vous pour apporter un regard supplémentaire sur notre brève analyse !?
Tant de choses, tant de détails qui peuvent influencer notre moral.
Effectivement le jonglage entre les diverses monnaies relèvent d’exercice mathématique qui finissent par fatiguer.
Et que dire de l’art du marchandage ? Un art dont on est pas du tout habitué, nous petits français où tous les prix sont fixes. Au début, oui, c’est drôle, mais à force ça use jusqu’à renoncer à toute combativité et à se faire totalement avoir !
On pourrait faire la bible des trucs qui cassent le moral quand on est en voyage mais ça finirait pas décourager tout le monde de voyager ^^
La morale est donc de rappeler à tous ceux qui pensent que « voyager c’est facile » que, en fait, voyager c’est également beaucoup de tracas pour arriver enfin aux paysages magnifiques, aux expériences surréalistes…
Bref, beaucoup à dire !
Nous vous souhaitons un très bon retour ! Et puis, vous nous raconterez le Cambodge, le Vietnam et la Chine autour d’une bonne bière et d’un bon repas franco(belge)-français 😀
On vous embrasse les loulous !!!!