Death by Chocolate – Comment garder la ligne autour du monde
Chers lectrices,
Me sentant relativement à l’aise dans la série des récits « une pimbêche autour du monde », il y a peu de temps, j’ai réalisé que j’étais face à un nouveau dilemme que j’avais très envie de vous partager dans la mesure où je suis loin d’être la seule à connaitre ce genre de désarroi que représente…
… la prise de poids, voire plus encore,
La prise de poids en voyage autour du monde !
Maintenant que la problématique est posée, je vous expose les faits, l’histoire s’est déroulée ainsi : quand on n’a pas de chez soi à babelwed city, pour se peser, ce n’est pas simple. Dès notre arrivée en Thaïlande, nous avons fait la rencontre avec les pèse-personnes à 1thb/pesée (soit env. 0,0240€) des magasins Seven Eleven et à partir de ce moment, je n’ai constaté aucune variante de poids après l’Inde où Flo a, quant à lui, perdu 6kg par manque de protéines dans nos plats et de sport hebdomadaire.
Se sont enchaînés par la suite 4 mois à travers l’Asie du sud-est où, à défaut de pouvoir varier mon alimentation, j’ai découvert tout un tas de plats divers à base de riz, de riz ou de nouilles de riz. Bref, les portions étaient carrément moindres mais l’apport en féculents beaucoup trop élevé pour mon petit corps. Le meilleur fut notre fin de séjour au Vietnam, à Hanoï, où se sont enchaînés repas familiaux sur repas familiaux, à manger comme de gros cochons des mets plus délicieux les uns que les autres.
Puis, à notre retour sur Bangkok pour quelques jours, notre tremplin pour l’Australie, la balance n’indiquait rien de grave, jusqu’à ce que j’essaye de rentrer mes fesses dans le jean que je n’avais pas sorti depuis Darjeeling, 4 mois plus tôt.
Comment vous décrire le cri de désespoir qu’une Arou en mode « tour en ruines à l’abandon » a pu hurler au constat d’un jean, si saillant à l’époque, ne pouvant plus se fermer ? Aïe… ça ne se décrit pas, ça se vit et on ne se moque pas, merci !
Après une crise hystérique à base de pleurs et de « je suis une grosse vache obèse », il a fallu aussi consoler Flo qui lui, au contraire, avait perdu 7kg en 5 mois de voyage. Ouais… on n’a pas tous les mêmes problèmes. Et cette situation a très bien illustré ce que Damien, un jeune français rencontré en Australie, nous a raconté sur ce genre de situation : « Toutes les filles que j’ai rencontré en Australie ont grossi, les mecs, eux, ont maigri. Moi, ça fait 8 mois que je suis là, j’ai perdu 10kg ».
C’est donc ça !
Après moultes réflexions sur la question, voici ma rapide analyse en nutrition que je vous invite à compléter si vous avez déjà pensé à la chose : en voyage, pour économiser des sous, les jeunes dames se concentrent sur des aliments financièrement abordables et faciles à préparer (nouilles, pâtes, gâteaux, chips…) et du fait de la culture locale (notamment en Asie) varient beaucoup moins leur alimentation. L’apport en gluten, en glucide, en glu-machin-chose, etc. devient tel que leur derrière peut parfois doubler de volume. Et quant à ces messieurs, ajouter de la viande dans un plat représente un coût dont on n’a pas idée, surtout en Inde où les plats sont essentiellement végétariens et en Australie où, au vu du prix de la viande, le repas type du backpaker est une soupe de nouilles instantanée. Du coup, la chute en protéines entraine une perte de muscles assez conséquente pouvant se traduire par une importante perte de poids et de masse. Ajouter à tout ça, un quotidien perturbé, un rythme du sommeil chamboulé et vous obtenez tout un tas de jeunes gens au corps un chouilla abîmé.
Mais… à chaque problème sa solution ! La première étape, après le laisser-aller du « voyager facile », réside dans l’idée de ne surtout pas se laisser abattre et de se ressaisir grâce aux moyens du bord (comme toujours dans notre quotidien de routard).
Pour nous toutes, grandes voyageuses, soucieuses d’un développement physique aussi sain que notre développement psychique, j’ai réfléchi à la question et ai essayé de réunir quelques astuces pour garder la forme et ne pas revenir avec un derrière d’hippopotame impossible à rentrer dans nos jeans restés en France.
Voici donc quelques astuces pour garder la forme, si comme moi, vous voyagez de manière itinérante à travers le monde.
Astuce 1 : la marche à pied
Qui dit tourisme, dit visite des environs, dit longues distances à parcourir, dit « à pied, c’est quand même mieux ».
Pour que ceci devienne une habitude « agréable », il est important de se fixer une limite et d’y aller pallier par pallier. Par exemple, il est tout à fait possible de marcher 10km en une journée mais en une seule fois, ceci risque de vous épuiser et de vous dégoûter. Voici donc une idée : fixez-vous une distance maximale à parcourir pour atteindre votre premier site touristique (jusqu’à 2,5km c’est bien, au-delà, ça commence à faire beaucoup), puis reproduisez la même chose vers 2 ou 3 autres lieux. Ça vous occupera un bon moment, vous fatiguera et vous donnera un sentiment d’accomplissement physique assez satisfaisant.
Les + de cette astuce : la marche à pied permet de garder une certaine forme physique et permet également d’économiser le coût des transports locaux.
Les – de cette astuce : sous une grosse chaleur, la marche peut s’avérer être un vrai supplice et vous dépenserez autant de sous dans des bouteilles d’eau que dans un tuk-tuk ou taxi. Aussi, il y a des lieux beaucoup moins propices à la randonnée sereine (ex. les rues bondées de Varanasi ou les trottoirs saturés de motocyclettes de Ho Chi Minh Ville). Ici, je vous conseille d’être prudentes, car il peut être très éprouvant (et je ne pèse pas mes mots) d’être frappées de plein fouet par un scooter inattentif. Mais ça… on vous le racontera bien plus tard.
NB : pour marcher, il faut bien se chausser. Bien que la marche en tongues soit relativement pratique, elle n’est pas très bonne pour le dos et provoque de nombreuses douleurs musculaires et articulaires en fin de journée. Nous, on a tout fait en tongues et une bonne séance d’ostéopathie ne serait maintenant pas de trop.
Astruce 2 : manger sain et équilibré quand c’est possible
En Asie, il est vrai qu’il est très difficile de varier son alimentation. A part du riz et de la nouille, vous n’aurez pas d’énormes choix excepté si vous avez les fonds nécessaires pour payer des plats occidentaux hors de prix. Cependant, les marchés sont très répandus et y acheter des fruits inconnus et à bons prix est tout à fait possible et vous économisera le paquet de cookies acheté chez l’épicier du coin.
En Australie, en revanche, on retrouve tout ce dont on a l’habitude : steak, crudités, fromage… et ça fait un bien fou ! Mais le gros MAIS, c’est que tout est aussi cher qu’à Paris et vivre ici sans une paye régulière, vous fait réfléchir à deux fois avant de dévaliser le supermarché. Alors à notre arrivée, après nos premières courses, j’ai bien cru mourir par overdose de trucs pas diet qui, à défaut de vous faire garder la ligne, ont le seul avantage de ne pas coûter cher (pâtes, soupes de nouilles, thon ou poulet en sauce et en conserve, cookies…).
Et puis un jour… il y en a eu marre. Au point où, un matin, j’ai foutu un gros coup de pied au cul du « pauvre petit chat malade » qui miaule sans cesse depuis 5 mois qu’on n’a pas un rond. J’ai refermé la porte en disant que si je voulais manger sain, j’allais trouver un moyen, quitte à aller me faire de la salade avec la pelouse du parc d’à côté.
En Australie, la bouffe est chère, c’est un fait. Mais, comme partout, il y a des bons plans à bien saisir.
Voici donc ce que j’ai pu remarquer :
– Repérer la saison de tel ou tel fruit et légume, c’est le moment où ils seront les moins chers. Dans le nord-est, en ce moment (août 2013), les kiwis et les bananes sont plutôt abordables (prévoir environ 2,20$AUD/kg, env. 1,60€) et en revanche, oubliez le concombre à 3$ pièce (env. 2,16€).
– Les ventes de dernières minutes sont également à repérer et sont très courantes. Il s’agit de produits à la limite de la péremption qui sont mis en promotion. On trouve donc parfois des sachets de salade à 1,70$ (env. 1,20€) au lieu de 3,50$ (env. 2,50€).
– Etre également attentif à toutes les promotions qui sont très courantes chez Woolworths (grand supermarché assez courant en Australie) et qui peuvent faire économiser jusqu’à plusieurs dollars.
– Dans les backpacks (auberges de jeunesse pour routards très très répandues en Australie), on trouve parfois dans les cuisines communes une étagère réservée à la « free food » sur laquelle tous les voyageurs sur le départ, laissent la nourriture dont ils ne veulent plus. Tels que des restes de pâtes, de céréales ou même de soupe en conserves. Comme quoi la solidarité existe partout mais surtout ailleurs 😉
Astuce 3 : acheter des baskets et aller courir
En Asie, à la période à laquelle on y était (mars-juillet 2013), impossible d’envisager le moindre petit footing, trop chaud, trop humide, trop désagréable. On a donc proscrit toute activité physique un peu trop éprouvante en attendant un climat meilleur pour ce genre d’exercice.
En revanche, arrivés en Australie, après la prise de conscience douloureuse, nous avons immédiatement acheté une paire de baskets de course à La Halle aux chaussures du coin pour 19$AUD (env. 13,50$). Et le lendemain même, nous entamions notre premier footing depuis des mois, le long de la jetée de Cairns, en profitant de la vue sur la mer et des machines de musculations en libre-service. Bref, l’expérience fut appréciée et renouvelée.
Astuce 4 : rythmer sa vie
Dans la culture de la vie saine, on pense souvent à la nourriture et à l’exercice physique en oubliant certains facteurs qui sont pourtant décisifs. Effectivement, on oublie trop facilement à quel point avoir un rythme de vie régulier, engage également notre métabolisme qui est la source même de notre bonne santé physique.
En voyage, nous nous retrouvons souvent ballotés de droite à gauche, à prendre des transports pendant des dizaines d’heures, à faire la fête plusieurs fois par semaine, à se sortir de plans foireux, à dormir mal, à dormir trop ou pas assez, à sauter des repas, etc. En gros, la recette même de la vie sans repère.
Et donc, à nous faire subir tout ça, le corps est déréglé, le corps n’est pas content et le corps stocke.
Astuce 5 : se regarder dans la glace
Quand on bouge en permanence, qu’on déménage sans cesse, qu’on vit dans des chambres d’auberge où il n’y a qu’une petite glace située au niveau du visage dans une salle de bain sans lumière, on en oublie tout le reste.
Quand en France, on se matte de haut en bas dans le miroir de l’entrée pour voir si les chaussures vont bien avec le reste de la tenue, ici on en oublie tout ce qui est en dessous du menton et quand on se retrouve après quelques semaines d’éloignement de son propre corps, on se prend un vilain petit uppercut en se prenant l’auto-réflexion « Ouah ! Le fat-ass que tu te trimbales ! Où est-ce que tu t’es chopé ça ? »
Donc, je pense que pour éviter la pensée trop courante : « Comment ai-je pu faire pour en arriver là ? », il ne faut pas s’oublier et se regarder… C’est aussi bête que simple mais surtout très important.
Astuce 6 : ne pas boire (trop) d’alcool
Forcément quand vous débarquez dans un pays où 630ml de bière coûte 40cts d’euros, il est très facile de céder à la tentation de se mettre « une petite race » alcoolisante.
En Asie, l’alcool est si peu cher que l’envie de boire tout ce qu’on ne peut pas se payer pendant les soirées parisiennes est très tentante. Il est donc très risqué de tomber dans l’engrenage de la petite bière quotidienne et du petit cocktail de fin de journée, qui en plus de vous rendre discrètement alcooliques, vous accrochera une jolie bouée autour de la taille. Alors, on reste raisonnable, et on réserve l’alcool pour une consommation réfléchie et occasionnelle 😉
« Quoi ?! Tout cet article pour nous raconter des trucs qu’on sait déjà ?! »
Que voulez-vous mesdames, je ne m’amuse pas à réinventer le monde, je ne fais que le découvrir un peu plus chaque jour…
Forcément, il n’y a pas de secret, la recette est redondante et est déjà connue par la plupart d’entre-vous : bon rythme, nourriture saine et activités physiques régulières. Dans notre situation, il est donc super essentiel de se rappeler que même loin de chez nous et d’un confort stable, il est toujours POSSIBLE de trouver des solutions. Et comme les inverses se côtoient aussi, même à l’autre bout du monde, on peut aussi se cacher derrière des excuses de feignasses telles que « pas cette fois-ci, j’ai mal aux cheveux ». Donc ici, comme partout ailleurs, on n’a rien sans rien…
Le fait est que 10 jours après ma crise hystérique de fin du monde, je peux enfin fermer ce putai** de jean avec la satisfaction d’une réflexion qui paye !
Eh oui… ne jamais oublier qu’il n’y a pas que sa tête qui voyage et qu’en plus d’un backpack de 17kg, il y a tout un petit corps qui suit…
Sur ce, toutes mes amitiés mes grosses 😉
Arou
Salut Laurel et Hardy 😉
Pas de protéine en Asie? Il me semblait qu’ils mangeaient pas mal d’insectes, riche en protéines?
Salut Laurel et Hardy 😉
Pas de protéine en Asie? Il me semblait qu’ils mangeaient pas mal d’insectes, riches en protéines?