Laos – La boucle de Tha Khaek en scooter

Chers internautes,

 

Pour voir la vidéo en lien avec cet article, c’est ici même !

Cette nouvelle aventure en scooter dans le centre du Laos est probablement l’une des plus belles expériences que nous ayons vécue dans ce pays. Être confortablement assis dans le fond de votre siège, un petit thé légèrement sucré à disposition et un minimum d’attention vous seront utiles ces dix prochaines minutes pour profiter de notre merveilleuse expérience.

Après notre court séjour de 2 nuits à Vientiane, capitale du Laos, qui soit dit en passant, ne valait pas vraiment le coup, nous avons décidé de nous rendre à Tha Khaek (pour environ 100 000lak, env. 10€) destination de départ pour la célèbre boucle qui mène jusqu’à la superbe grotte de Kong Lor dans le centre du laos. Cette nouvelle boucle ou « loop » comme nous disons dans notre langage franco-anglais de backpacker, est plutôt bien présentée par les guides mais étrangement ignorée par la foule touristique.

Tha Khaek, touristiquement parlant, ne comporte pas grand intérêt. Cependant, la ville a pour avantage d’être un bon point de départ pour effectuer tout un périple d’environ 425km en scooter (bien aisé après notre boucle de 900km vers Mae Hong Son en Thaïlande) pour se rendre à la grotte de Kong Lor (Kong Lo en anglais) dont nous vous parlerons après. Deux nuits et trois jours nous ont suffi mais d’autres préfèrent prendre davantage leur temps et prévoir un jour supplémentaire, pourquoi pas.

Billets de bus pour Tha Khaek : 100 000lak/pers (env. 10€)

 

Travel lodge guesthouse

Cette guesthouse située à 4km du terminal de bus, oui nous les avons marché tout en grognant contre maps qui ne nous avait pas renseigné la bonne adresse, n’a rien de grandiose. Les chambres sont assez chères pour ce qui est proposé et la nourriture du restaurant n’est pas très bonne. Cependant, Travel Lodge a l’avantage de renfermer un petit trésor : des livres recueillant les récits et « tips » (conseils) des précédents loopers. Les années et les bouquins s’enchaînent et il semblerait que la route change petit à petit au fil des années que les touristes en recherche de terres inconnues se succèdent.

La boucle de Tha Khaek s’est avérée être, pour nous, une expérience grandiose, non pas par les différentes villes que nous avons traversées mais plutôt par les paysages karstiques (on s’est longtemps demandé ce que cet adjectif signifiait et pour parfaire votre apprentissage, on vous laissera chercher tous seuls ce que cela veut dire) impressionnants et les différents locaux que nous avons rencontrés sur notre périple.

Notre contribution au livre des loopers

Bref, constatez par vous-mêmes grâce à ce qui suit !

Une nuit à travel lodge : 60 000lak (6€) la chambre double avec sdb partagée / 90 000 lak (9€) la chambre double avec sdb

 

Jour 1 – Un long fleuve tranquille jusqu’à Thalang

La veille de notre départ, nous sommes allés chez Mad Monkey, un allemand installé depuis quelques années à Tha Khaek et qui loue des scooters de très bonne qualité. D’ailleurs, au vu du prix, il y avait bien intérêt ! Donc, nous avons préféré éviter les scooters de Monsieur Ku (situé dans l’enceinte de travel lodge) car vue la dégaine de ses deux roues et la réputation de la route qui nous attendait, nous préférions quelque chose de relativement sûr qui ne nous claquerait pas entre les doigts en pleine route. Pour la somme faramineuse (ah on sait se faire plaisir) de 200 000lak/jour (env. 20€), nous avons loué un ZoomerX, la Ferrari des scooters, qui nous a valu bien de l’admiration de la part de nos congénères mais aussi de la part de tous les locaux ! Magnifique bête, bien équipée et bien huilée que même Arou a su monter comme une vraie rideuse !

Le jour J, nous avons délaissé nos deux gros sacs à notre guesthouse pour 1€ et avons conservé les deux petits pour faire l’essentiel.
La première journée fut « tranquillou », au programme quelques kilomètres sur du bitume en bon état, à travers rizières et montagne karstiques (oui, il va falloir chercher sérieusement les gars) à perte de vue. Sur la route, nous nous sommes arrêtés à différents endroits :

  • La grotte de Xien Lab, que nous n’avons pas pu voir pour la seule et bonne raison qu’un vieux monsieur de la région nous a expliqué, dans un parfait laotien qui nous était tout de même incompréhensible, un truc du genre « c’est le début de la saison des pluies guys, impossible d’aller plus loin, passez votre route plutôt que de tenter de vous noyer ». Nous n’avons pas cherché et continué malgré tout notre route.
  • Ta Falang fut la deuxième étape de notre périple. Une supposée belle étendue d’eau perdue entre arbres et collines. Après 10 minutes d’introduction à une route gadoueuse toute dégueue, nous avions atteint notre but… au final un peu décevant. Probablement charmant avec un beau soleil étouffant et sans les nombreux capuchons de bières qui jonchent le sol…
  • La grotte de Tham Aen est la première grotte que nous avons visitée sur notre route. Rien d’exceptionnel, mise à part son atmosphère discothèque fever multicolore qui fait sourire, mais en soi et pour le prix… Ça valait moyennement le déplacement.

Arou vit avec enthousiasme l’ambiance disco fever de Tham Aen

Partis le matin à 8h30, nous sommes tranquillement arrivés vers 15h à Thalang, pour notre première halte de nuit à Sabaidee guesthouse, très appréciée par la plupart des loopers pour sa bonne ambiance et ses excellents croissants. Monsieur Phaitun, le boss de la guesthouse est, malgré son exubérance, une personne très sympathique qui nous a tout de suite mis à l’aise. Il est aussi le premier local à ne pas s’être laissé berner par l’air faussement franco-maghrébin d’Arou (sans même voir écrit un nom ou voir une seule casquette à l’effigie vietnamienne) en lui demandant si elle n’avait pas quelque chose d’un peu laotien, ce à quoi Arou a répondu avec un air victorieux et un peu niais « j’saiiiis paaaasss, peut-être, un truc dans l’genre! »

Les chambres de Sabaidee guesthouse ne sont pas terribles mais le restaurant vaut vraiment l’arrêt : croissants, pains au chocolat et baguette fraiche aussi bonnes qu’à la maison, le tout servi avec du beurre salé, de quoi ravir les parisiens et bretons que nous sommes, et aussi nous pincer le cœur à l’idée des nombreux trucs qui commencent à nous manquer. Aussi, en tant que très grands amateurs de « sticky rice with mango » (dessert thaïlandais associant riz gluant, lait de coco et mangue), Sabaidee guesthouse nous a étonnamment surpris avec le sien qui était un réel délice !

Délicieux riz gluant avec de la mangue (dessert typiquement thaïlandais)

Au coucher de soleil, Thalang révèle tous ses atouts. Magnifiques paysages un peu macabres d’arbres morts noyés dans les eaux et dans lesquelles ils se reflètent comme dans un miroir. D’un côté une douce Blanche-Neige, de l’autre une angoissante sorcière au nez crochu, voilà ce à quoi nous a fait penser cette petite bourgade.

Côté sorcière au nez crochu de Thalang

Côté Blanche Neige de Thalang

Ce soir-là, à Sabaidee guesthouse, nous étions 5 (un couple de français et un anglais), tous grands voyageurs, et avons diné tous ensemble tout en discutant de tout et n’importe quoi. Après un thé au lait pour l’ami british Marc, nous avons fini nos bières autour du feu, à se disputer le titre du meilleur joueur de pétanque du couple Rock and World… laissez tomber nous sommes tous les deux de vrais tueurs !

Scooter zoomerx de Mad Monkey : 200 000lak/jour (env. 20€)
Scooter de M. Ku : 50 000lak/jour (env. 5€)
Chambre are Sabaidee guesthouse : 50 000 lak/nuit (env. 5€)
Entrée pour la grotte de Xien Lab : 20 000lak/pers (env. 2€)

 

Jour 2 – La route des héros entre Thalang et Laksao, le paradis vers Kong Lor

Après un copieux petit déjeuner, au deuxième jour, nous avons quitté Thalang pour poursuivre sur une route connue pour sa difficulté. Après expérience, même le plus fin des récits (et dieu sait que nous en avons lu) ne peut pas décrire à quel point cette partie de la route est en réalité… monstrueuse ! Cailloux, sable, boue et gadoue d’après pluie de mousson, routes qui en fait ne sont pas des routes, font de l’aventure un vrai Paris-Dakar mais à deux sur un scooter de ville s’il vous plait.
Bref, cette deuxième journée a été remplie de mésaventures mais aussi de joie nous faisant oublier tout le stress des galères que nous avons eu ce jour là.

Sur 60km, la route est très sportive et constitue pour tous les loopers le mythe auquel il faut survivre pour ne pas être dégouté de l’expérience. Voici donc ce à quoi nous avons gaiement survécu :

Trente minute après notre départ de Sabaidee guesthouse, nous avons atteint la première route gadoueuse non sans mal avec tout de même une certaine confiance. Descendant régulièrement du scooter pour ne pas s’embourber, on se demandait quand même combien de temps tout ceci allait durer, quand soudain… plus de frein ! Et voilà que la Ferrari laotienne claquait sans prévenir, à cause d’un foutu câble de frein percé par le frottement contre la roue. Ça valait bien les 20€ quotidiens, damn it !

Flo inquiet devant nos problèmes de freins

Pas du tout remis de nos émotions et tout en continuant à se demander comment nous allions gérer la chose sans frein, nous nous sommes retrouvés sur un chemin boueux en cours de construction. Plus l’ombre d’un semblant de route. Seules face à nous, des monticules de terre sur lesquels étaient perchées des pelleteuses. Awesome ! Il était 10h du mat et il nous restait encore plus de 100 bornes à faire. Pour seul réconfort, la présence d’autres laotiens qui, comme nous, attendaient le moment propice pour se frayer un chemin.

Toujours préoccupés par notre câble fuyant le liquide de frein, un adorable monsieur, travaillant à la centrale électrique du coin (pour info, régie à 40% par EDF) et parlant anglais est sorti de son 4×4 climatisé pour nous filer un coup de main ou plutôt sécher nos larmes d’angoissés. Non, super monsieur n’a pas pu résoudre notre problème, non, super monsieur n’était pas mécano mais super monsieur nous a gentiment prêté son téléphone pour que nous appelions Mister Mad Monkey pour savoir quoi faire. En gros c’était simple : s’arrêter à Lak Sao (sur notre chemin) pour le faire réparer et bien sûr il prendrait les dépenses à sa charge (danke schön Herr Mad Monkey).

Oui, dans notre monde (et notre imagination), nous sommes un peu polyglottes.

A cet instant, nous aurions pu attendre des heures, voire des mois, que la route se construise, mais nous avions d’autres choses prévues. Un peu à court de patience et voyant des locaux en scooter venant de la route inverse réussir à se faufiler, nous avons fait un pas en avant puis deux, tête haute face au monstre de fer conduit par un laotien au corps d’enfant… Et la grosse pelleteuse s’est arrêtée en cours de travail pour nous tamiser la terre et nous permettre de passer. Thanks dude ! Mais n’aurais-tu pas pu nous faire ça avant ? Ah ces asiat’! Si tu ne demandes rien…

Flo fait des acrobaties pour réussir à se sortir de ce décor boueux

Premier boss passé, nombreuses flaques boueuses évitées comme des chefs et sans frein précisons-le, nous sommes arrivés sur un grand chemin boueux, si boueux que ça en était trompeur ! Confiants, trop confiants et à peine 5 mètres effectués, sans crier gare, nous étions par terre, le cul dans la gadoue et le scooter à terre, croisant des laotiens, pas fiers non plus, nous saluant avec pitié. Sonnés et un peu désorientés en se disant une fois de plus : « mais pourquoi on fait tout ça au juste », nous nous sommes difficilement relevés pour continuer à pied, tête baissée et entièrement souillés de la tête aux pieds.

Vers midi, nous sommes enfin arrivés à Lak Sao. Au premier garage, il nous était impossible de faire réparer notre bête de course pour la simple et bonne raison que : « blabla quelque chose en laotien blabla ». Au second garage, enfin résonnait une petite odeur de chance, la pièce requise était disponible, la réparation ne coutait que 40 000 lak (env. 4€) et il y avait juste de quoi déjeuner à côté. En une demi-heure l’affaire était close, pliée, rangée et on en rigolait déjà. Enfin, la belle journée commençait !

A partir de Lak Sao, nous avons enfin récupéré une route bitumée reposante. La nouvelle tâche était désormais de trouver les « cool springs » (sources d’eau fraîches) situées à proximité de la route mais nullement indiquées par un quelconque panneau et vaguement situées sur notre carte qui ignore totalement le principe d’échelle.

Pendant nos recherches, le long de la route, nous a abordé un groupe de 7 backpackers (rien que ça) de toutes nationalités à la recherche d’une chute d’eau que nous savions encore plus difficile à trouver que nos cool springs. Après avoir rapidement échangé, nous nous sommes timidement et discrètement suivis pour trouver nos cool springs. Nous avons, au hasard, tourné à un panneau qui indiquait « [quelque chose en laotien] à 3km ». Nous nous sommes donc tous retrouvés à rouler sans trop savoir où nous allions, dans une plaine presque déserte. Etangs d’eau, arbres, arbustes, vaches et montagne à l’horizon, nous offraient un paysage magnifique sur un ciel au fond bleu. Au premier gai d’eau, honnêtement si nous avions été seuls, nous aurions rebroussé chemin. Mais nous n’étions pas seuls, et des plus téméraires que nous, nous ont aidé à repousser nos limites, à descendre du scooter et à traverser le premier obstacle. Une centaine de mètres plus loin, un courant d’eau fraiche barrait la route. Rien d’extraordinaire, juste un courant assez fort où nous avions tout de même pied, bien suffisant pour nous pousser à enfiler nos maillots de bain. Terrorisée à l’idée de ne pas voir le fond de l’eau, Arou s’est fait violence à suivre Flo pour atteindre l’autre rive. En laissant affaires et scooter de l’autre côté, nous avons marché 15 bonnes minutes, en maillot de bain et sous le soleil, en suivant un sentier qui nous a conduit droit vers… les merveilleuses cool springs et son décor de film jurrasic parkien !!!

En direction des cool springs

Les « cool springs » immortalisées à la GoPro, notre seul joujou en poche

1h30 de détente et nous étions repartis pour effectuer les 3h qui nous séparaient du village de Kong Lor où nous devions passer notre seconde nuit avant d’aller visiter la grotte de Kong Lor.

Nos affaires boueuses laissées aux abords du premier courant d’eau

Nous avons effectué les 45 dernières minutes de trajet sur une ligne droite, à traverser plusieurs villages. Le soleil se couchant derrière nous, nous a offert un décor merveilleux sur les champs de rizières et les montagnes karstiques. Tout au long de la route, nous avons rencontré des locaux s’affairant à leur quotidien, tous plus souriants les uns que les autres. Les enfants nous saluaient en criant « Sabaidee » (Bonjour) et nous leur rendions leur adorable attention avec de grands sourires sincères.

En directon du Village de Kong Lor

Vers 18h, nous sommes arrivés soulagés au village de Kong Lor et avons retrouvé Rosaine et Damien, le couple de français rencontré la veille, ainsi que Marc l’anglais. R. et D. n’avaient pas réussi à trouver les cool springs et s’énervaient de leur échec lorsque nous leur avons conté la marche à suivre pour y accéder. M. avait un pneu à plat et les freins HS. Tous s’étaient gamélés comme des chefs. Et à ces images, nous étions très contents de ne pas avoir été les seuls à avoir vécu des moments aussi pourris.

Au village de Kong Lor, il y a deux moyens d’hébergement : la guesthouse (la chambre d’hôtel) ou le homestay (dormir chez l’habitant). Le matin, nous étions hyper motivés pour aller tâter de l’authentique en allant chez l’habitant mais complètement déglingués en cette fin de journée, nous voulions juste du calme et un peu d’asociabilité. Nous avons donc opté pour la première guesthouse du village, Saylomyenh guesthouse, avec vue sur les montagnes karstiques (;-) ).

Ce que nous ignorions à notre arrivée, c’est que notre asociabilité serait mise à rude épreuve et complètement anéantie par la gentillesse de tous les gens rencontrés ce soir-là.

La guesthouse proposait également un restaurant. C’était bienvenu, la nuit étant tombée, nous ne voulions pas nous fatiguer à chercher quelque chose à manger dans les environs. Sur la grande et unique table de l’endroit, il y avait déjà installée toute une smala de laotiens attendant leurs plats et nous avons aussi très vite compris que nous étions les seuls clients de la guesthouse. Le papi du groupe nous a tout de suite abordé dans un anglais, correct pour le lieu, en nous demandant d’où nous venions. Lorsque celui-ci appris que nous étions français, il s’est tout de suite empressé de nous faire un brin de causette dans la langue de Molière, nous expliquant que les gens présents étaient sa famille, qu’ils venaient de Vientiane pour visiter la région et qu’il avait été pilote pour Air France pendant 5 ans ! Se chargeant de faire la traduction de notre histoire au reste de l’assemblée, nous avons pris le temps de remarquer le petit bonhomme de la tribu. Un petit garçon d’environ 10 ans qui subissait l’ennui que lui procuraint les discussions d’adulte et l’attente de son repas. Arou, plutôt à l’aise avec ce genre d’être humain, poussa Flo à partager son smartphone pour que le petiot puisse jouer et se changer les idées. Pffff, tous prévisibles ces mioches ! Et nous avions tiré dans le mille, le petit gars était fasciné et s’est révélé bien meilleur que Flo aux jeux vidéo. Touchée par notre attention, voilà que la petite famille nous proposa gentiment de manger dans leur plat. Un peu gênés, nous avons aimablement refusé espérant ne pas commettre d’incident diplomatique mais nous nous sommes tout de même vus contraints de boire les deux bières qu’ils nous ont offertes, pauvres nous !

Le repas terminé, la famille partie, nous avons quitté la table en lançant à nos hôtes un « nan lap fanzi » (« bonne nuit » en laotien) appris la veille avec nos camarades backpackers. La remarque nous a valu un grand sourire et une invitation à un diner « bis » à leur table. Ce coup-ci repas typiquement laotien : poissons fris de la rivière d’à côté, riz gluant et autres plats épicés. Déjà pleins mais touchés par l’attention, nous avons accepté. Nous étions donc à nouveau attablés, cette fois-ci par terre sur des tapis, à gouter à tous les plats plus succulents les uns que les autres, tout en discutant avec le fils de la famille tenant la guesthouse, qui était le seul à pouvoir bavarder avec un bon anglais appris dans les livres.

Flo et Arou, invités à la tablée d’une famille laotienne

Totalement repus et après un digestif local offert, nous avons chaleureusement salué et remercié nos hôtes pour aller enfin se reposer de cette folle journée.

Une nuit à Saylomyenh guesthouse : 50 000lak/nuit (env. 5€)

 

Jour 3 – Visite de la grotte de Kong Lor, le festival des fusées et retour au bercail

Bien requinqués et réveillés à 6h30 pour prendre le temps de petit-déjeuner et d’être à l’ouverture de la grotte avant de rentrer vers Tha Khaek, c’était encore une belle journée qui commençait.

La grotte de Kong Lor est une immense grotte à travers laquelle la rivière Hinboun s’engouffre sur 7,5km.
La visite de la grotte est assez onéreuse mais « worth every kips » (« vaut tous les kips* ») : 7 000lak (0,70€) de droit de stationnement pour notre scooter et 55 000lak/pers (env. 5,50€) pour la pirogue et le droit d’entrée.
La visite s’effectue donc sur une petite pirogue (2 personnes + le piroguier + son assistant), dans le noir (ce qui explique si peu de photos), avec une lampe frontale, afin de rejoindre le village de Natane. Nous faisons donc l’aller-retour en l’espace de 2h30 et passons littéralement par toutes les couleurs de l’arc en ciel devant un décor si majestueux : surprise, peur, admiration, angoisse… Dès le premier instant, nous voilà engouffrés dans une immense grotte qui recèle de trésors cachés dans la pénombre : stalagmites, stalactites, pluies d’eau, poisson qui s’invite dans votre pirogue… pour finir par vous offrir un décor surréaliste une fois sa sortie sur le monde extérieure arrivant.

A la sortie de la grotte de Kong Lor

En cette fin de saison sèche (mai 2013), certains endroits de la grotte sont à leur plus bas niveau, et il nous a quelques fois fallu descendre de la barque pour passer les obstacles, mais ça on commence à y être habitués, alors bon en scooter ou en pirogue, dans la boue ou dans l’eau, quand il faut…

Tracter une pirogue à contre courant dans la grotte de Kong Lor

Cette visite incroyable nous a laissé sans voix. Et sachez que ce n’est qu’en 1995 que la première expédition a été menée. De notre vivant, il existait donc encore des trésors cachés. Ceci nous donne encore espoir que d’autres choses pareilles puissent encore exister à l’état naturel encore intact.

Parking scooter : 7000lak (0,70€)
Pirogue : 100 000lak/pirogue (10€)
Droit d’entrée à la grotte : 5 000lak/pers (5€)

Note pour les retardataires ou pour ceux qui n’auraient pas suivi : *kips ou lak (laotian kips) : monnaie locale

Une fois l’expérience vécue, nous nous sommes envolés, très heureux, vers Tha Khaek en ayant espoir d’avoir la force d’aller jusqu’à un lagon bleu éloigné de 26km de la route principale.

Après un déjeuner constitué une Nième fois d’une noodle soup, nous avons effectué plusieurs kilomètres, cheveux au vent (sous un casque, Maman ne t’en fais pas) et soleil tapant quand nous avons aperçu sur le bord de la route Rosaine et Damien, nous faisant de grands signes. Nos deux camarades étaient tombés sur tout un village fêtant le « Rocket festival » ! Ensemble, nous avons marché quelques mètres pour rejoindre la party au milieu de nulle part et ce fut… complètement dingue ! Nous étions trois blancs et demi, accueillis très chaleureusement. Bières (chaudes) et digestifs locaux nous étaient servis avec grande gentillesse. Musique techno à fond, locaux et moines bouddhistes festoyaient (enfin plutôt les locaux) et envoyaient dans le ciel des fusées se perdant très haut dans le ciel. Tous pros de la pose photo, chacun réclamait des photos avec et sans nous. Nous sommes rentrés dans un monde festif et très alcoolisé de laotiens se laissant aller à se jeter dans des batailles de boue géante. C’était génial, c’était humain, c’était touchant et après avoir distribué quelques bonbons aux enfants, nous sommes repartis gonflés, épuisés et heureux vers Tha Khaek, en évitant le lagon bleu, la tête déjà trop pleine de fatigue et de trucs superbes.

Un joyeux combat de boue pour célébrer Boun Bangfay (la fête des fusées)

Arou pose fièrement pour l’honneur du village qui doit envoyer la plus grosse fusée au ciel

L’instant culturel : la fête des fusées (the rocket festival) se célèbre en mai. C’est une fête païenne qui met à l’honneur la fécondité et le culte du phallus (apparemment, il y a pas que Freud que ça titille). Comme l’explique le guide du routard, il s’agit d’une sorte de carnaval (ce qui expliquerait le fait que nombreux laotiens aient été déguisés) qui donne lieu à toutes sortes d’excès (notamment forte consommation de lao-lao)… Déverguondés ces laotiens 😉 Le principe : chaque village construit une fusée en bambou (la plus grosse bien sûr) chargée de poudre noire pour l’envoyer direct tout là-haut (autrement dit, la méthode symbolisée et simplifiée pour apprendre aux enfants la manière de faire des bébés).

 

S’ils avaient su qu’Arou portait le nom de la fusée européenne, ils auraient été fous !

 

Arou entraînée par un groupe de filles pour prendre une photo souvenir

Flo a fait preuve d’un grand succès auprès des locales (de tout âge)

Le mot d’une belle fin

Littéralement vannés par cette expérience aussi épuisante qu’épanouissante, nous sommes rentrés tranquillement avec la fierté d’avoir vécu et survécu à tout ça. Et enfin, on vient soudain de se souvenir que… c’est pour tout ÇA qu’on fait tout ça !

La suite de notre aventure au Laos s’est enchaînée ainsi : dès notre retour à Travel Lodge, nous avons fait un gros dodo étouffé par la chaleur et à l’aube nous sommes partis pour Paksé, la grande ville du sud du Laos pour… une nouvelle boucle en scooter, ah ah ah !

 Arou & Flo

4 Responses to “Laos – La boucle de Tha Khaek en scooter

  • Yeah !!!!
    Superbe aventure ! Bravo à vous. Hate de décourvrir à mon tour ce pays. Par contre si je veux vous imiter il faudra que je me trouve un chauffeur !

    • Tu vas dorer le Laos 🙂
      Pour le chauffeur, il ne tient qu’à toi d’en trouver un 😉 Mais tu en rencontreras plus d’un sur la route ou la même guest house que nous.

  • Bonjour,
    nous suivons votre blog depuis un petit moment et sommes en ce moment au Travel Lodge à Thakeak. On a eu une grosse pensée pour vous au moment d’ouvrir le « livre d’or » lorsqu’on est tombé sur la page que vous aviez rempli à l’époque. Si vous voulez vérifier par vous même, on vous a mis une petite photo dans notre dernier article : « http://marionandmikael.wordpress.com/2014/02/27/thakeak-ou-comment-louper-la-loop/ »
    Bonne continuation et on continue de lire vos articles avec ferveur 🙂

    Marion et Mikael

  • Ah ah merci beaucoup pour cette image et votre petite pensée qui nous fait chaud au cœur !
    C’était il y a neuf mois et pourtant l’un des meilleurs souvenirs que nous ayons en tête.
    Bon courage pour cette magnifique boucle et cette aventure à part entière, votre impression nous intéresse !

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